Actualité aéronautique

Aero 2015 : Friedrichshafen, le salon de l'autogire ... Pourquoi ?

Article publié le 23 avril 2015 par David Barrie

Auto-Gyro, Bulldog, Magni, Celier, Rotorvox, Trixy, ArrowCopter, ... On ne compte plus le nombre d'autogires présentés sur le salon. Pourquoi un tel engouement pour ce type d'appareil ? Les constructeurs nous répondent.

Quand on arpente les allées du salon Aero de Friedrichshafen, il est frappant de voir que les autogires sont omniprésents dans chaque hall. Pourquoi ce type d'aéronef est-il si populaire auprès des pilotes ? Est-ce une réalité ou une vue faussée par le grand nombre de constructeurs sur le salon ? C'est ce que nous avons demandé à la majorité des acteurs du secteur.

Pour nombre d'entre-eux, l'autogire offre un excellent rapport qualité-prix. Et l'aéronef est un moyen très sur de voler : "les clients apprécient la fiabilité de ce type d'appareil", "si jamais vous avez un problème en vol, vous avez beaucoup de temps pour prendre vos dispositions et vous n'avez finalement pas grand chose à faire comparé à un hélicoptère."

l'autogire présente aussi des avantages non négligeables quant aux coûts : "C'est pas cher, compact (vous pouvez facilement le mettre sur une remorque). Les coûts pour l'entreposer au hangar sont moindres aussi." C'est aussi le cas en amont de l'achat : "La formation n'est pas très complexe et tout le monde peut se permettre d'en acheter un, ce n'est pas aussi cher qu'un avion conventionnel." Enfin, après l'achat, tous nous confirment qu'un autogire est moins cher à entretenir qu'un avion ou qu'un hélicoptère. Il en est de même pour sa disponibilité.

autogire

Mais de l'avis général, c'est la sensation aux commandes qui fait la différence. Tous les constructeurs vantent les qualités de l'autogire en terme de vitesse, maniabilité, confort, etc : "Vous pouvez voler vite ou très lentement, vous pouvez le faire ralentir presque jusqu'en stationnaire et prendre des courbes très serrées ; c'est très appréciable. C'est comme un hélicoptère, mais bien plus simple." Mais c'est de Magni Gyro que nous vient deux explications pour le moins surprenantes : "Tout d'abord, les pilotes nous disent qu'il y a plus de vent qu'avant et l'autogire est assez insensible au vent et aux turbulences. C'est donc plus confortable pour le passager, souvent le conjoint qui n'aime pas beaucoup quand ça bouge trop. Aussi, nous avons beaucoup de fanas du pendulaire qui prennent de l'âge et veulent continuer de voler en ayant un confort plus important. Voler en pendulaire c'est physique et ils viennent à l'autogire même si on n'entre pas dans la même gamme de prix. Mais c'est vrai que les facteurs du conjoint et du confort sont importants pour notre clientèle."

L'autogire présente surement beaucoup d'avantages sur un avion conventionnel ou un hélicoptère, mais le nombre de fabricants sur le salon a de quoi questionner. Cependant, ils sont unanimes. Il y a évidemment de la place pour tous sur le marché, même si certains sont plus nuancés : "S'il y a trop de concurrence, des regroupements se feront ; d'autres ne survivront qu'une année alors que d'autres vendront plus et resteront sur le marché." Auto-Gyro avec son Cavalon reprend le même discours : "Nous verrons s'il y a un marché pour tout le monde. Certains abandonneront évidemment ou garderont un marché de niche. Nous espérons juste qu'il n'y aura pas trop de constructeurs." Chez Celier qui produit le Xenon, on est plus positif et on évoque plus une émulation qu'une compétition commerciale : "Il n'y a pas trop de concurrents. Il doit y avoir de la place pour tout le monde. Cette concurrence aide vraiment ce marché. Cela nous oblige à toujours fournir la meilleure machine pour notre clientèle. Sinon, d'autres le feraient à notre place et nous serions à la traîne. S'il n'y avait aucune concurrence et un seul autogire, il serait moins performant que ceux qui existent de nos jours." Pour terminer, c'est Magni Gyro qui questionne l'avenir de tous ces fabricants surement avec justesse après l'ampleur de l'offre qu'on peut observer sur le salon : "Il n'y a finalement que quelques grosses marques. Beaucoup de constructeurs ne sont même pas dans les clous en terme de poids avec leurs projets, plus ou moins abouti. Faire une vraie machine qui respecte la réglementation, ce n'est pas si simple que cela."

Nous verrons donc l'an prochain si l'offre sera aussi importante, si les projets en cours ont avancé et si tous reconduisent leur présence au salon de Friedrichshafen.

autogire bulldog

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